Le Seigneur s’est mis en colère contre Israël et l’a puni alors qu’un seul homme avait péché
parce que cet homme représentait toute la nation d’Israël; ou
parce que les Israélites devaient apprendre que la présence de Dieu était à la fois exigeante et prometteuse.
Lorsque Acan a volé les objets dévoués par interdit, à Jéricho, la colère de Dieu s’est enflammée contre l’ensemble de la nation d’Israël parce que celle-ci s’était développée sur le modèle de la solidarité corporative.
La solidarité corporative est la notion selon laquelle l’individu au sein de la nation d’Israël représente la nation, et la nation représente Dieu. Nous trouvons de nombreux exemples montrant qu’Israël a été fondé sur la notion de solidarité corporative. Par exemple, la fête de la Pâque était destinée à ce que chaque génération se souvienne de l’œuvre que Dieu avait accomplie dans le passé en faveur d’Israël et l’accepte comme ayant été accomplie pour elle-même (Exode 12:27). En outre, les habitants de la nation devaient se discipliner les uns les autres afin de préserver la pureté de la nation (Deutéronome 12:13–17). Le chapitre précédent de Josué est un autre exemple de la nature corporative d’Israël. Josué y ordonne spécifiquement au peuple de ne pas prendre les objets dévoués par interdit, sous peine de destruction du camp (Josué 6:17–19).
Certains auteurs pensent que le châtiment infligé à Israël aurait moins à voir avec la solidarité corporative qu’avec le fait d’enseigner à Israël à faire confiance à Dieu. Cette façon de voir repose en partie sur l’idée que Josué aurait été écrit pendant l’exil à Babylone et que les rédacteurs auraient utilisé l’histoire d’Acan et d’Aï pour enseigner à Israël, alors en exil, à ne pas se confier en lui-même, mais à faire confiance à Dieu pour le succès. Le problème de ce point de vue est qu’il suppose que Josué 7 n’est pas un récit historique, même si le genre se présente comme tel. En outre, il existe de nombreuses preuves que Josué rappelle en fait des événements historiques du deuxième millénaire av. J.-C., soit plusieurs siècles avant l’exil.
Dans l’ensemble, nous devons veiller à ne pas séparer la solidarité corporative (Interprétation 1) de l’utilisation de la punition par Dieu pour enseigner à Israël à mettre sa confiance en Dieu (Interprétation 2). La solidarité corporative et le fait de punir le groupe pour l’action de l’individu sont liés à l’enseignement donné à la nation de faire confiance en Dieu. Néanmoins, c’est une erreur de supposer que Josué n’est pas historiquement exact et qu’il ne traite donc pas de la solidarité corporative.
En fin de compte, le thème de la solidarité corporative est prédominant lorsqu’il s’agit de l’établissement d’Israël, et Josué 7 est un autre exemple de la manière dont cette solidarité s’est manifestée dans l’histoire d’Israël.
Interprétation 1:
Le Seigneur était en colère contre Israël à cause du péché d’un seul homme parce que cet homme représentait toute la nation d’Israël.
Résumé :
Avant que les Israélites n’attaquent la ville de Jéricho, ils ont été avertis de ne pas s’approprier le moindre butin, car cela allait entraîner la destruction de tout le camp d’Israël (Josué 6:17–18). Acan n’a pas tenu compte de cet avertissement et s’est accaparé du butin. C’était une violation flagrante de l’instruction de Josué et, comme Josué l’avait prévenu, cet acte insensé a attiré la colère de Dieu sur tout Israël.
Le peuple de Dieu forme une communauté de croyants et ces croyants sont responsables du bien-être spirituel des uns des autres. Lorsqu’un membre du groupe pèche délibérément, c’est l’ensemble de la communauté qui s’en trouve affectée. Cela signifie que les croyants ont intérêt à s’encourager mutuellement à marcher d’une manière agréable au Seigneur.
Représentants :
Dale Ralph Davis
David Howard
Donald Madvig
Marten Woudstra
Différences mineures :
Tous ces auteurs s’accordent à dire que si Dieu a puni tout Israël, c’est parce qu’en tant que nation, Israël fonctionnait selon le principe de la solidarité corporative. Cela signifie que lorsqu’un individu commettait une faute, c’est toute la nation qui était accusée de culpabilité.1Il existe cependant une différence subtile entre Dale Ralph Davis et Donald Madvig. Pour Davis, la raison pour laquelle Dieu a demandé à Israël de rendre compte du péché d’Acan, c’est la gravité de son péché. Acan avait violé l’alliance en commettant un péché insensé, et la gravité de ce péché méritait une punition sévère.2 Madvig reconnaît que le péché était épouvantable, mais il souligne également que les circonstances de la guerre peuvent avoir joué un rôle. Selon Magdiv, le besoin de discipline était plus important qu’à l’habitude pendant la guerre.3
Arguments
Interprétation 2 :
Les Israélites devaient apprendre que la présence de Dieu était à la fois exigeante et prometteuse.
Résumé :
Avec l’aide de Dieu, les Israélites ont pu vaincre Jéricho. Cependant, la relation Dieu-homme ne doit pas être prise pour acquise, car la colère de Dieu s’enflamme contre le péché. Lorsque les Israélites font confiance à Dieu pour répondre à leurs besoins, les choses se passent bien, mais lorsqu’ils mettent leur confiance en eux-mêmes, la colère de Dieu s’enflamme contre eux. Le peuple doit apprendre à se tourner vers Dieu pour être guidé et il doit lui rendre gloire.14
Représentant :
Trent Butler
Arguments
1 Les enfants d'Israël commirent une infidélité au sujet des choses dévouées par interdit. Acan, fils de Carmi, fils de Zabdi, fils de Zérach, de la tribu de Juda, prit des choses dévouées. Et la colère de l'Eternel s'enflamma contre les enfants d'Israël.